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Danny Devos: Picnic at Hanssenspark
Colette Dubois in Flux News, Wednesday 11th June 2014, Belgium. | |
Danny Devos alias DDV est né à Vilvorde en 1959 où, en face de la gare, le Hanssenspark a abrité ses jeux d’enfant. A Bruges, dans le centre culturel De Bond, une ancienne filature de coton et de laine, l’artiste a reconstitué le parc à l’échelle 1/10 : ses chemins, sa passerelle, ses plantes, ses ruines,…A l’intérieur du hangar, l’artiste fait pousser pendant toute la durée de l’exposition des graminées, des mauvaises herbes, des plantes vivaces et des fleurs qui réinterprètent les massifs du parc de son enfance. Au centre, une passerelle enjambe une mare d’herbes folles et de roseaux, son garde fou est fait de vieux dossiers de chaises. Le long des murs, pour chaque jour de l’exposition, on trouve une affiche de son Birth(+)Fact(x)Death(-)Calendar, qu’il poursuit depuis 1985. En face de la passerelle, un grand écran projette un montage de documents relatifs au jour de la visite, tandis que sur un autre mur, l’artiste projette sept images, comme un calendrier. Tout l’espace est plongé dans l’obscurité, à l’exception des lampes qui permettent la croissance des plantes et des faisceaux lumineux des projecteurs. Des sculptures-machines et des hauts parleurs rythment la déambulation du visiteur dans un univers où règne l’inquiétante étrangeté freudienne : un monde a priori familier, voire rassurant, hanté d’images et d’évocations de criminels, mais aussi d’artistes… Pour DDV, art et crime vont ensemble et dès 1985, dans le magazine mythique Force Mental, il mettait en relation ces deux activités qui ont en commun une fascination pour le renouvellement, la recherche ou l’étude. Il y associait Jack l’Éventreur et les dissections conceptuelles de Joseph Kosuth. Dans l’installation de Bruges, un empilement de vieux tiroirs en bois dans lesquels l’herbe pousse est intitulée The chance meeting of Donald Judd and Lee Harvey Oswald on the grassy knoll. Picnic at Hanssenspark est une œuvre à part entière, un environnement complet qui témoigne de tous les aspects du travail de DDV : la sculpture, l’installation, le son et la musique – Club Moral, c’est lui -, la performance – il en compte plus de 160 à ce jour -, le rapport au corps – la promenade tient de l’expérience corporelle -, une fascination pour les serial killers – le thème principal de son œuvre qui déjoue la banalisation qu’en font les séries télévisées. Tous ces éléments s’articulent les uns aux autres et « racontent » l’art de Danny Devos. Il s’agit d’une narration singulière, déconstruite, dans laquelle le fil chronologique se loge dans les calendriers (mais ils suivent la durée de l’exposition tout en brouillant les années). Les crimes qui ont eu lieu sont éclatés, l’atmosphère oppose la croissance rassurante des plantes aux bruits inquiétants et aux ombres menaçantes. Colette Dubois > 29/06/14 Performances le 29 juin à partir de 16h. | ||
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